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Adolescent tué à Bordeaux: 30 ans de réclusion pour les principaux accusés
information fournie par AFP 23/05/2025 à 21:03

Le procès tendu du meurtre d'un adolescent à Bordeaux, sur fond de rivalité entre quartiers, s'achève vendredi devant la cour d'assises de la Gironde ( AFP / LOIC VENANCE )

Le procès tendu du meurtre d'un adolescent à Bordeaux, sur fond de rivalité entre quartiers, s'achève vendredi devant la cour d'assises de la Gironde ( AFP / LOIC VENANCE )

Les deux principaux accusés du meurtre d'un adolescent de 16 ans en 2021 à Bordeaux, sur fond de rivalité entre quartiers, ont été condamnés à 30 ans de réclusion vendredi, au terme d'un procès tendu devant la cour d'assises de la Gironde.

Abdoulhadre Savane (25 ans) et Marwan Souane (24 ans) étaient jugés pour avoir tiré mortellement sur le jeune Lionel. Leur peine a été assortie d'une période de sûreté des deux-tiers et de diverses interdictions.

Yassine Salmi, 25 ans, accusé d'avoir servi de chauffeur au commando, a été condamné à 25 ans de réclusion.

Cinq autres accusés, qui comparaissaient notamment pour association de malfaiteurs, ont été condamnés à des peines allant de 12 mois de prison avec sursis à huit ans d'emprisonnement.

Tous se disaient innocents et la défense avait plaidé l'acquittement.

La salle d'audience avait été placée sous étroite surveillance policière vendredi soir, après une bagarre survenue dans le palais de justice à l'issue du premier jour du procès, le 12 mai.

Le 2 janvier 2021 au soir, tandis que Lionel et un ami vendaient des pâtisseries au pied d'un immeuble de leur quartier des Aubiers, des témoins avaient vu deux hommes cagoulés surgir d'une Clio noire, conduite par un troisième.

Ils avaient ouvert le feu à l'arme automatique, tuant l'adolescent et blessant trois autres mineurs, ainsi qu'un adulte.

"Ils n'ont pas hésité à +rafaler+ dans le dos des enfants qui s'enfuyaient", avait asséné mercredi l'avocat général, Jean-Luc Gadaud, fustigeant dans son réquisitoire un mobile "pitoyable", "simple bataille de rap entre deux quartiers" rivaux, les Aubiers - celui des victimes - et la cité Chantecrit - celle des condamnés - dans le nord de la ville.

- Appel -

Les parents et proches du jeune Lionel se sont serrés dans les bras à l'énoncé du verdict, après plus de dix heures de délibéré. "Ça me soulage. Je n'ai pas envie de craquer", a dit sa mère, Rose Gneba.

"La justice a fait son travail. Et ceux qui devaient être condamnés à de lourdes peines l'ont été", a ajouté son beau-père, Thierry Codija. Tous les deux ont appelé "à la paix".

"La justice les a entendus et à défaut de les aider à se reconstruire, ça peut leur donner le sentiment qu'on les a écoutés", a commenté leur avocat, Yann Herrera.

"Mes clients n'acceptent pas cette peine lourde, dans la mesure où ils contestent la participation aux faits. Nous avons décidé d'interjeter appel", a réagi de son côté Me Christian Blazy, qui défendait trois accusés, dont un des tireurs.

Après la bagarre du premier jour, la tension est restée palpable durant le procès, des témoins exprimant leur "peur" de représailles. "Il y a des vérités que je ne dirai pas", a déclaré l'un d'eux, deux femmes refusant de venir déposer devant la cour après des "intimidations".

"Vous avez des accusés qui gardent le silence, qui mentent, des éléments de preuves qui disparaissent, des témoins menacés", a cinglé l'avocat général.

Le quartier populaire des Aubiers, à Bordeaux, le 3 janvier 2021 ( MORITZ / thibaud MORITZ )

Le quartier populaire des Aubiers, à Bordeaux, le 3 janvier 2021 ( MORITZ / thibaud MORITZ )

Outre des témoignages désignant les coupables, l'accusation s'appuyait sur des éléments de téléphonie et l'achat, quelques heures avant la fusillade, de cagoules et de gants en latex - pour faire de la motocross et du ménage, selon les accusés.

- Série d'affrontements -

"Ces achats signent le crime", avait tonné mercredi Me Jean Gonthier, l'un des avocats des parties civiles. Mais pour la défense, rien ne prouvait la culpabilité des accusés.

"On a retrouvé l'arme? Non. ADN? Non. Empreintes? Non. Témoin objectif? Non. Lien avec le véhicule volé? Non. Vidéosurveillance? Non plus", avait plaidé jeudi Me Saïd Harir, avocat d'un des deux principaux condamnés.

Image extraite d'une vidéo prise avec un portable et publiée le 3 janvier 2021 montrant les secours sur les lieux de la fusillade évacuant une des victimes, dans le quartier des Aubiers à Bordeaux ( AFP / - )

Image extraite d'une vidéo prise avec un portable et publiée le 3 janvier 2021 montrant les secours sur les lieux de la fusillade évacuant une des victimes, dans le quartier des Aubiers à Bordeaux ( AFP / - )

Me Blazy soutenait, lui, la piste de tireurs tiers, au motif que l'arme utilisée le 2 janvier 2021 aux Aubiers l'avait déjà été le 7 mars 2019 lors d'une fusillade à Chantecrit, où le frère d'un accusé avait été blessé.

La rivalité entre les deux quartiers s'était exacerbée les semaines précédentes. Après une rixe dans un bar, une tentative de meurtre avait eu lieu le 14 décembre 2020 sur un jeune des Aubiers, avant des tirs 11 jours plus tard à Chantecrit.

Et la veille du 2 janvier 2021, un autre frère de Marwan Souane avait été blessé par balle dans la rue.

5 commentaires

  • 23 mai 17:12

    Aucun rapport avec l'immigration ? Ils ne se nomment quand même pas Dupont ou Dupond..............


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